23 Jan Tomi Ungerer, le parrain des Violettes
Réputé comme l’un des dessinateurs le plus talentueux de sa génération, il mène depuis 1957 une carrière internationale dans de nombreux domaines de l’art graphique.
Ses ouvrages pour jeune public “Les Trois Brigands et Jean de la Lune” sont connus dans le monde entier.
Avant tout, Tomi Ungerer est un fin scrutateur de la société et de son temps. Touche à tout artistique, il s’est également frotté à la sculpture et a rédigé de nombreux textes, dont beaucoup sont autobiographiques.
Les oeuvres de Tomi ungerer parlent à toutes les générations. Ses dessins poétiques et délicieusement effrontés font la joie des enfants et ses recueils de textes et dessins érotiques sont appréciés par les adultes. Âgé de 86 ans, l’icône Alsacienne n’a rien perdu de sa verve, de son talent et ne pense absolument pas à la retraite.
Enfant de la guerre
Jean Thomas Ungerer a vu le jour à Strasbourg en 1931. Fils de Théodore, ingénieur, fabricant d’horloges astronomiques, artiste et historien, et d’Alice, née Essler. Durant la seconde guerre mondiale, lors de l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, il connaît l’endoctrinement des nazis dans son école de Colmar. A la libération, il subit l’interdiction de parler alsacien à l’école lorsque la langue française est rétablie. Il retrace cette période dans son livre “À la guerre comme à la guerre” paru en 1991.
Après avoir loupé deux fois son baccalauréat, il prend la décision de partir en auto-stop en Scandinavie, traversant les lignes russes en pleine guerre froide. Les dessins qu’il réalise à cette époque sont influencés par le courant existentialiste.
En 1952, il s’engage dans le corps des Méharistes en Algérie, mais suite à une grave maladie, il est réformé. En revenant en Alsace, il intègre l’’Ecole des Arts Décoratifs de Strasbourg. Il commence à s’intéresser aux Etats-Unis et fréquente des étudiants américains au Centre Culturel Américain à Strasbourg. Il se prend alors de passion pour la littérature américaine, le jazz et les cartoonists du New Yorker.
Un Alsacien à New York
Après avoir voyagé dans divers pays d’Europe, il s’installe à New York avec 60 dollars en poche et une cantine de dessins et de manuscrits. Il y exposera ses peintures satiriques à la galerie D’Arcy. Il s’engage contre la ségrégation raciale et la guerre du Vietnam dans une série d’affiches dont la fameuse affiche “Black Power/White Power” devenue culte.
De retour en France en 1975,Tomi Ungerer lègue une grande partie de son oeuvre et de sa collection de jouets aux Musées de Strasbourg qui lui consacrent une exposition. Il illustre un recueil de chansons populaires allemandes, “Das Grosse Liederbuch”, son plus grand succès en librairie.
1981 : Cartoonist mondial de l’année
En 1981,une exposition organisée au Musée des Arts Décoratifs de Paris célèbre les 25 ans de carrière de Tomi Ungerer. Le Salon International de la Caricature de Montréal le désigne “cartoonist“ mondial de l’année. Deux années plus tard, il est décoré Commandeur dans l’Ordre des Arts et des Lettres à Paris par Jack Lang qui le charge des échanges culturels franco-allemands. Il fait également partie de la Commission Interministérielle franco-allemande.
A l’occasion de ses 60 ans, il publie le premier tome de ses souvenirs. Dans la foulée, il fait une seconde donation de ses oeuvres à la Ville de Strasbourg. En 1992, Il est cité parmi les 500 personnes les plus influentes du monde par l’American Biographical Institute.
En 2001, les oeuvres de Tomi Ungerer sont exposées à Tokyo. Pour son 70e anniversaire, le musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg expose les oeuvres de sa période new-yorkaise.
Parrain des Violettes
En 2007, Tomi Ungerer pose la première pierre du nouvel hôtel “Les Violettes” à Jungholtz devenant ainsi le parrain de l’établissement.
En 2009, le Musée Tomi Ungerer est choisi par la commission architecturale du Conseil de l’ Europe comme l’un des dix meilleurs musées d’Europe.